Il y a des jours…

Où tout s’écroule autour de nous… Lucie, sors de ma tête je t’en supplie!

Habituellement, le mélo, je le garde plutôt pour moi… Enfin plutôt pour mon mec, si je dois être honnête. Poor thing… Il subit avec patience et sérénité mes montagnes russes hormonales. Que je me fais un devoir d’exprimer avec véhémence, peut-être un clin d’œil à mon arrière grand-mère basque espagnole… Sauf que moi, je ne casse pas d’assiettes. Enfin pas exprès. Enfin en tous cas pas sur lui. Enfin pas tous les jours. N’appelez pas SOS accident domestique, je me soigne, et en vrai, je crie très fort mais, à mon grand désarroi, cela n’a pour conséquence que de le faire sourire en me caressant les joues ( horRrRripilaaaant ! ). Car, paraît-il, je suis tellement mignonne quand je boude petite-chérie-choupette… Je ressemble apparemment plus à un (oui mais très digne) suricate révolutionnaire qu’à la sorcière Maléfique… Ahhhhhhhhhhhhhhhh que je le hais dans ces moments là!!! Mais qu’il me fait rire, aussi.

Trêve de niaiseries couplistiques, sujet du jour : la fatigue. En réalité, le mot est faible. Je parle là de l’épuisement le plus total que l’on puisse imaginer. Je n’ose même pas comptabiliser la dette de sommeil. Pour faire simple, cela fait 8 mois que je n’ai pas dormi plus de 1h45 d’affilée. Et encore. C’est rare. Mon amour de mini Vampire, ayant un fort penchant pour la boisson, et ce, de façon nocturne (atavisme familial, paraît-il…), je me retrouve à errer lamentablement dans mon lit trois à sept fois par nuit. Errer. Le mot est faible encore une fois. Je n’ai ni un queen ni un king size (ce qui fera d’ailleurs l’objet d’une très prochaine visite chez le copain Suédois, si nos Tanguinettes poursuivent avec acharnement leur travail de déshumanisation par la privation de sommeil parental), MAIS au 7ème réveil, entre 5 et 6h du matin, je vous avoue avoir du mal à me rappeler d’où provient ce “bruit”, où est mon oreiller, qui est cette montagne ronflante un peu plus au sud. Heureusement, une fois le cap du lit à barreaux passé, mademoiselle (dotée d’un instinct de survie à la limite de l’angoissant), se fraie un chemin sous les monticules de couettes, doudous, pulls, bavoirs et chaussettes (je suis très ordonnée au final, je range tout au même endroit) et vient se ventouser à moi avant que je n’aie même eu conscience d’exister. Ou même de hurler “Sir, yes Sir!!!”.

Alors les bien pensants diront : “Mais dors la journée, quand elle fait la sieste!”. Mouhahahaha : la QUOI???

Alors les bonnes âmes nous disputeront: “Mais il faut qu’il s’y colle, aussi!”… Laissez-nous rire… On tente. Et cela marche une fois, deux fois, trois fois… Mais rappelons le, elle est statistiquement très pugnace, et frénétiquement affamée. Au bout d’un certain nombre de tentatives, nous arrêtons de lutter.

Alors les bon samaritains nous rassureront : “Mais sèvre-la donc, au moins de nuit. À son âge elle peut tenir quand même!”. Elle oui. Nous peut-être pas… La bercer sans fin sept fois par nuit, pendant qu’elle nous offre sa plus belle litanie… Brrrrr j’en tremble à l’avance. D’autant que cela fait des mois qu’elle est malade. Pas trop grave, mais juste assez pour bouffer des antibios depuis des semaines car son infection pulmonaire résiste â toutes les tentatives de mon Médecin G. Pas trop grave, mais juste assez pour que nous ayons l’impression de lutter contre un catcheur professionnel lors de la séance bi-journalière où, dans le bonheur le plus total, la sérénité et le calme, nous nous contorsionnons dans tous les sens pour tenter de maîtriser la bête, maintenir sur le bout de son nez (déjà très fièrement levé) le masque de son appareil à aérosol, tout en proclamant pour la 11ème fois à sa grande sœur adorée, que non, sauter de la table basse sur le canapé un verre à la main n’est pas nécessairement la plus grandiose des idées. La prochaine fois, je filme. Quoi que non, il me faudrait un 4ème bras. Tout bien réfléchi, j’ai repris le sport en fait…

Donc malade, pas trop grave, mais juste assez pour que sa courbe de poids se soit mise en pause depuis quelques mois… La laisser pleurer de faim, alors qu’elle est déjà si fragile? Non ce n’est pas pour moi. J’encaisse encore un peu. Encore un jour, puis deux, puis trois. Encore une semaine. Encore un mois. Je tiens. À un fil, mais je tiens.

Je la pose à la crèche, je rentre, j’ouvre mon ordi, mes livres, Google Scholar, je lis, je relis, relis encore la même phrase car visiblement mon cerveau commence légèrement à se déconnecter. Je me lève, je me fais un thé, je lis, relis, note une citation. La relis. Non, je n’ai toujours pas saisi. De toutes façons, cet article est hors sujet. Et f###, il m’aura fallu 2h de travail acharné pour pondre cette conclusion. Je veux dormiiiiiiiiiiiiiir s’il vous plait. Et en même temps que l’ensemble de mes congénères, si possible. Je n’ai pas encore entamé ma mutation génétique, mais cela ne saurait tarder. Bon, direction ma Bibliothèque Universitaire bienaimée, histoire de renouveler le stock de bouquins à lire, ou ne pas lire à dire vrai…

Ce matin, depuis la baie vitrée de la bibliothèque, je baille… Je sombre. Et me voilà, pour ce petit coucou du jour. Je travaillerai demain. Je vais dormir. Il est 11h23, bonne nuit à vous ! (et au moins à moi) …

 

 

 

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