J’écris moins ces derniers temps. Ce n’est pas l’inspiration qui manque, mon téléphone est rempli de petites « notes pour plus tard » dictées à la va-vite, mais je n’ai eu que peu de temps pour m’installer vraiment, et écrire plus que quelques mots en enfilade.
Pendant ce temps, je suis restée en veille sur ce qui se passait dans le petit monde des blogs, et plusieurs types articles m’ont interpellée (et oui, on se lit toutes plus ou moins les unes les autres, les thématiques abordées s’en ressentent et se répondent).
J’ai lu beaucoup de nostalgie, de mélancolie, beaucoup de remise en question et d’espoir. Je pense par exemple au bel article de Maman Chloe qui nous livre un secret souvent si bien gardé, je pense aux tabous dont nous fait part Les Petits Cailloux, je pense aux questions que se pose Fleur de Lune, je pense à cette parenthèse de vie où l’on peut très vite s’oublier que mentionne Picou Bulle, je pense à l’autoflagellation quotidienne soulignée par Quatre Enfants, et tant d’autres questions, que nous partageons finalement, chacune à notre façon.
J’ai donc eu envie d’aborder ce sujet si polémique : peut-on regretter d’être mère, d’avoir eu des enfants ?
J’étais tombée il y a quelques temps sur un article relatant les propos d’Anémone, ayant suscité un taulé sur France Info il y a quelques années. Car à l’heure où Instagram nous abreuve de clichés poudrés, savamment choisis et mis en scène, en tant que femme, il semblerait que nous ayons le choix entre :
- être une mère parfaite, de préférence vegan-friendly, adepte de minimalisme, d’éducation positive et de slow life, qui cuisine des sablés au sésame sans gluten tous les dimanches pour les gouters de ses poulbots tout-de-Bon-Ton-vêtus,
- être une mère dépassée par le quotidien, échevelée MAIS épilée, qui se prostituerait pour un cacheton de ritaline tout en restant cynique-dieu-merci,
- être une vieille fille égoïste et desséchée, qui préfère bouquiner, voyager et travailler au lieu de pouponner.
Quoi qu’il arrive, les conclusions restent polissées, car « Oui, c’est tout de même merveilleux d’avoir des enfants« .
Mais si être mère n’était pas merveilleux pour tout le monde ?
Et si certaines mères ne vivaient pas ce doux esclavage comme la fabuleuse épopée que l’on décrit si souvent ? Si elles ne se sentaient finalement pas si épanouies dans cette aventure remplie de miettes de gâteaux et de langes aux couleurs chatoyantes (ah non pardon, cette année, c’est bleu canard et jaune moutarde, au temps pour moi) ?
Que deviennent-elles, ces mères, le soir, après avoir souri toute la journée, donné le change, joué leur rôle à la perfection ? Que deviennent-elles, à 50 ans, quand les enfants s’en vont et qu’elles se retrouvent seules, les bras ballants ?
Je me pose la question. Car oui, je suis mère, oui, j’ai attendu de le devenir durant des années, oui, j’aime mes filles à en perdre la raison, à les dévorer, oui, je veux tout leur donner.
Mais oui, j’ai aussi tendance à m’oublier.
Car on ne la voit pas cette ombre, qui ramasse les chaussettes et les bavoirs abandonnés, qui organise, qui trie, qui range, qui prend les rendez-vous médicaux, qui allaite, qui lave, qui cuisine, qui ramasse, qui trie, qui range (pardon je me répète, c’est sorti tout seul, toutes mes confuses). Et qui recommence, sans dormir. Cette ombre qui attend depuis des mois de pouvoir se reposer plusieurs heures d’affilée sans avoir à se lever, qui attend de pouvoir passer une quinzaine de jours sans devoir cajoler toute la journée à la maison un petit être tremblant de fièvre. Cette ombre qui aimerait perdre du poids, faire du sport, lire sans s’assoupir, voir des amis, mais qui n’a que la force de s’acharner à tenir droite la barre du quotidien.
Alors, oui, parfois, j’ai envie de m’enfuir, claquer la porte et aller courir dans le froid de la nuit.
Oui, parfois, j’ai envie de crier, de pleurer, et de me barrer me faire un ciné.
Oui, parfois, j’ai envie de faire ma valise et partir en weekend sans rien prévoir, au dernier moment.
Et oui, parfois j’ai juste envie d’aller dormir au sous-sol, dans la voiture, pour ne plus entendre les pleurs, les appels, les « Maman »…
Parfois, il m’est arrivé de me demander si je regrettais. Alors oui, cette question reste fugace, et regretter est un terme un peu fort. Mais il m’est arrivé de me demander quelle serait ma vie, aujourd’hui, si je n’étais pas maman ?
Bien souvent, le sentiment qu’éveille ce questionnement est plutôt rassurant, je réalise qu’il s’agit surtout de frustration et de fatigue, induites par cette parenthèse de vie que je traverse depuis quelques années. Mais comment arriver à relativiser quand le quotidien nous étouffe ?
La clé : être amoureuse, entourée et épaulée ?
Fort heureusement, pour ma part, j’ai la capacité de me mettre en transe, vomir ma rancoeur, ma fatigue, et l’évacuer comme on rejette violemment un corps étranger. J’ai également la chance d’avoir quelqu’un sur qui reposer mes douleurs, à qui exposer mes peurs, à qui cracher mes aigreurs.
Mais d’autres n’ont pas cette chance. D’autres n’ont pas cet espace, cette soupape qui permet de relativiser. Alors fouttons la paix à ces femmes qui ne souhaitent pas devenir mère. La parentalité n’est pas une fin en soi, ce n’est pas une identité. Ce n’est que l’un des méandres de notre vie, une parenthèse si courte au final, coincée entre l’enfance et l’âge adulte.
Alors voilà, ce texte ne fait pas rêver, mais il témoigne d’au moins une réalité (la mienne).
Si c’était à refaire, je ne changerais rien, mais je m’accorderais un peu plus de bienveillance, je pense. C’est tout ce que je souhaite au jeunes et futures mères : de l’indulgence, du soutien, de la tolérance.
Car devenir parents, derrière les belles images d’épinal, le blanc immaculé des draps d’hôpital, c’est avant tout la plus grande épreuve que l’on soit amenés à vivre, avec ses richesses, ses complexités, ses renoncements, mais aussi toutes ses nouvelles possibilités.
Juste un mot :Merci !
Je te le retourne ! 😉
En ce moment où j’ai un peu (non, beaucoup. Non beaucoup trop) la tête sous l’eau, je relis ton texte et ça fait du bien de se dire qu’on n’est pas seule à se poser cette question si taboue et culpabilisante ! Comme toi j’ai mon homme sur qui compter et j’aime mes enfants plus que tout au monde, mais Non, être mère n’est pas du tout que du bonheur et quand le quotidien et la fatigue submergent les jolies petits moments que l’on ne voit plus, ce n’est plus satisfaisant.
Je m’accroche à « c’est une phase », « ils sont petits », « ça va passer », mais par moment je regrette ma vie de couple sans enfant…
Bon sur ce, la troupe va rentrer, et j’ai eu droit à 1h sans enfant éveillé à la maison, bonheur !
Oh je ne suis pas très assidue sur le blog en ce moment, et je ne lis ton commentaire que maintenant… La tête sous l’eau, je ne peux qu’imaginer, n’ayant eu que 2 enfants, et c’était déjà souvent beaucoup trop aussi. Quelques mois plus tard, alors qu’elles sont chaque jour un peu plus autonomes, ce sentiment d’étouffement et de doutes est bien moins fréquent. Il peut surgir encore, au hasard d’une fin de journée plus éreintantes que les autres, mais ce n’est plus cette tornade constante qui nous donne l’impression de perdre tous repères.
Moi aussi, je repense à la vie d’avant, mais ce qui est rassurant, c’est qu’au lieu de la regretter comme cela a pu parfois arriver, je vois au contraire, la prochaine phase de nos vies poindre à l’horizon. Celle où nos enfants seront plus grands. Celle ou improviser un apéro avec des amis ne sera plus synonyme de stress et de transhumance. Celle où nous retrouverons le temps de flemmarder au lit des heures le dimanche matin, avec un bon bouquin.
Alors j’espère que ton ouragan va aussi bientôt s’essouffler, je n’en doute pas, mais en attendant, continuons de nous déculpabiliser, osons exprimer nos doutes et nos peurs, cela ne peut qu’être gage d’une vie meilleure !
Courage, Bises.
En effet je n’avais pas lu ton article à l’époque mais il a beaucoup en commun avec le mien! Les grands esprits se rencontrent on dit, non ?
C’est un sujet tabou qui pourtant concerne bon nombre de parents, au moins une fois après des mois de privation de sommeil et d’absence de vie cinématographique, pour ne pas dire sociale ;-). Comme nous en discutions plus tôt, je trouve important de lancer ces pavés dans la mare, comme tu le fais également, afin de partager ces pensées et les dédramatiser. De plus en plus envie de lire l’étude Regretting Motherhood, mais la VO aura-t-elle raison de ma motivation ? ;-). Bises
Etant maman solo pas de relais, oui dés fois c’est dur, j’ai envie de crié aussi mais qu’est ce que je l’ai aime mes bébés <3
Et bien, chapeau à toi… Je me dis souvent que ça doit être extrêmement éprouvant d’être seule pour élever ses enfants. Surtout en cas de grippe familiale 😉 !!! Plus sérieusement, vraiment, j’admire celles et ceux qui gèrent tout au quotidien, sans relai possible. Vous êtes des Wonder Parents ! Bises
J’ai aimé l’article, j’ai souris en le lisant car je me suis littéralement retrouvé là dedans … En ce moment je n’arrête pas de me dire que j’aimerais bien partir ne serai-ce que quelques jours en vacance à des centaines de kilomètres de chez moi (à la mer pourquoi pas l’été arrive autant en profiter), toute seule, sans enfant, sans chéri, sans mes chats … heureusement je sais que c’est la fatigue et l’épuisement qui parle, car quand je regarde ma fille je l’aime et plus que tout, c’est ma crevette d’amour !!!
Je pense aussi que l’appel des beaux jours nous fait rêver de farniente, de siestes, de bouquins à lire pendant des heures 😉 ! Heureusement, comme tu le dis, c’est bien souvent la fatigue qui nous amène à nous questionner. En ce moment, toutes les nuits, je subis les multiples réveils, mais dès qu’elle me sourit à 7h et demi, je fonds et j’oublie tous les petits tracas de la nuit !
Coucou! Ton message est très touchant, je suis une future maman alors ce genre d’article m’interresse d’autant plus. Je ne peux pas comprendre les choses tant que je ne les aurais pas vécu mais là où je te rejoins c’est que les réseaux sociaux renforcent ce côté « tout beau, tout rose » et « maman parfaite » et je pense que cela peut engendrer de grandes frustrations pour celles qui pensent que cela représente la réalité… On vit dans un monde où il faut généralement rentrer dans un moule et avec parfois un esprit de compétition sur des choses où cela ne devrait pas exister… Bref merci pour cet article qui fait réfléchir et je ne doute pas que malgré ce que tu peux dire tu aimes plus que tout tes enfants! bises
Oh que oui je les aime d’amour ces deux là 😉 !!! Mais Oh que oui, parfois je suis épuisée aussi ! Je pense qu’en devenant maman, on découvre l’ambivalence au quotidien. Et il est souvent plus facile de parler des bonheurs que des moments de doutes. On peut avoir peur d’être jugée, mais aussi encore plus simplement : on oublie si vite ces instants difficiles au profit de tous les petites joies qui se décuplent en les voyant grandir !
En tous les cas, je te souhaite une belle fin de grossesse, tu arrives dans la plus intense mais aussi la plus belle des aventures ! 🙂
très bon article qui reflète vraiment la réalité d’être mère !!!
Merci beaucoup. Et du courage à toi pour ta fin de grossesse 😉
Je ne suis pas concerné mais je trouve ton article très bien écrit… On nous rabâche tous les aspects merveilleux de la maternité en prenant garde de taire les moins bons, si on se permet d’avouer autour de nous que l’on ne veut pas d’enfants, on nous regarde comme la dernière des parias…
Je crois que comme dans la vie en général, on fait simplement ce qu’on peut, avec des hauts et des bas, des jours de moins bien, des jours où on voudrait tout laisser tomber… Merci pour ces mots très justes.
Oui, on fait ce que l’on peut, et c’est déjà beaucoup ! C’est une des raisons qui m’a amenée à ouvrir ce blog : dire tout haut ce que beaucoup ressentent sans oser (se) l’avouer. Car cela fait tellement de bien de voir que nos inquiétudes ou émotions sont partagées !
Je suis toujours surprise de voir combien tout le monde a toujours un avis sur tout, et sur nos choix de vie, sur ce que nous devons faire ou non de notre corps…
En tous les cas, je te remercie de m’avoir lue, et merci également pour ton joli commentaire 🙂 .
Ma mère nous disait souvent quand nous étions petites en soupirant : « ahhh! je rêve d’une île déserte! » A l’époque je ne comprenais pas vraiment. Aujourd’hui maman d’une (et de bientôt deux) petite fille je mesure complètement ce qu’elle voulait dire…
🙂 C’est une jolie image… Tu lui en reparle 😉 ?
Et courage pour ta fin de grossesse, j’espère que les premières semaines ne seront pas trop épiques, mais tu es déjà maman, tu sais que l’on survit malgré tout ;-). J’ai écrit un Kit de survie pour l’arrivée du 2ème, si besoin hehe !
Et si tu as juste besoin d’évacuer, de papoter, n’hésite pas à venir frapper à ma porte qui restera toujours grande ouverte !
bonjour, j’me présente, je m’appelle Henri. euuuh non c’est pas ça je m’appelle maman délire ( mais c’est pas mon vrai prénom ^^) si ça se trouve tu connais pas Balavoine ? toute jeune que tu es ( oui je suis donc plus âgée que toi) bref tout ça pour dire que je découvre ton blog aujourd’hui et que j’aime bien !! pour ce qui est du sujet de ce billet, je dirais que le mot « regretter » est sans doute un peu fort, par contre, on a le droit de regretter ces soirs ou on rentrait, on allumait la télé en fond, on appelait une copine pour avoir le debriefing de son dernier rencard, en mangeant des chips sur le canapé. mais passé les premiers mois difficiles avec un bébé, ces choses-là peuvent revenir petit à petit, sous une forme un peu différente ( faut te planquer un peu pour manger les chips sinon ton gosse t’en réclame) et bien sur ces quelques mois ou années difficiles redémarrent a chaque nouvel enfant ( c’est pour ça que chez moi on s’est arrêté à 2, c’est bien 2 ?! non ??) voila. j’ai bien aimé ta description des mamans types !!!
Hahaha, oui 2, c’est biennnnn ! J’ai d’ailleurs écrit un article à ce sujet, car je crois que cette épreuve que nous traversons depuis presque un an, bien que merveilleuse à de nombreux égards, est aussi le plus grand combat que nous ayons mené 😀 (et je dis ça après avoir dormi à peine 4h, donné du doliprane à 2h du matin, etc, etc. …) !
Je retiens l’idée des chips, je pense que nous allons poser une porte entre le salon et la cuisine … Et je m’empresse d’aller faire un tour sur ton blog, entre 2 chocolats au lait, 2 dolipranes, ou 2 crises de larmes 😉 .
Un très bel article qui relate bien la realité que l’on vit.. Bravo!
Merci de m’avoir lue, je suis heureuse de voir que ces mots font écho dans bon nombre de coeur de parents (ambivalence, quand tu nous tient 😉 ) !
Voilà un article qui correspond à ma construction mentale car les divers paragraphes sont arrivés juste à point à chaque fois qu une idée me venait à la lecture de ton article. Merci donc d être allée dans le sens de mon esprit ????, j ai pu le lire comme s il « coulait » et c est agréable. Pour le fond, je partage ton sentiment d épuisement et parfois d envie de renoncer, comme la plupart des mamans (même celles qui sont clinquantes hein ????). Depuis que j ai mes enfants une semaine sur deux, j ai pu complètement réapprendre à revivre pour moi et ça a changé le cours de ma vie. J aime ta remarque sur le fait qu avoir des enfants c est une toute petite parenthèse…c est très réaliste proportionnellement à la durée d une vie, et souvent on prend ça comme le sacerdoce de toute notre vie. Bravo pour ton article. Au plaisir.
Merci pour ton commentaire qui me touche vraiment 🙂 je suis contente d’avoir suivi le cours de ta pensée, ce qui signifie que nous ne sommes, définitivement, pas seules à avoir ce cheminement !
Et l’image de la parenthèse, je l’ai souvent en tête. Les années filent à une vitesse folle et finalement, ces années avec nos enfants en bas âge (avant l’adolescence, je veux dire), ne sont finalement qu’une infime parcelle à l’échelle de notre vie ! Tout comme la période post-adolescente, on vit Ces 5 à 10 avec intensité, souvent avec le sentiment de vivre l’essentiel de notre vie, mais en relativisant, qu’est ce que 5, 10 ans, en comparaison de ce que nous avons déjà traversé, et de ce qui nous attend par la suite ?
Je te souhaite également du courage, du sommeil :-), mais aussi plein de beaux moments à venir ! Et au plaisir de te lire !
Très bel article. Je ne suis pas non plus concernée (comme une de tes lectrices plus haut), mais comme je suis quasiment sûre de ne pas vouloir d’enfants, c’est un sujet qui me touche. Ce qui est dingue, c’est que je n’ai que 24 ans, et on commence déjà à me poser ces questions, certainement parce que je suis casée. « Vous voulez des enfants ? » « Quand tu seras mère… » « C’est un devoir de femme » « Alors, à qui le tour ? » (le loto ? ahah). Je pense que je suis le troisième cas que tu évoques, la vieille fille « égoïste » (si on caricature, bien sûr).
En lisant ton article, je ne doute pas une seconde de l’amour que tu portes à tes enfants. Je pense que c’est justement très sain de te demander si tu regrettes ou non d’être mère. C’est une profonde remise en question, et il en ressort que tu n’échangerais tes enfants pour rien au monde. Et même si tu le regrettais… ça ne ferait pas de toi une mauvaise mère. Orna Donath, chercheuse, s’est penchée là-dessus, si ça t’intéresse 😉
En plus, vous devez subir la pression de tous les côtés. « Ah mais tu donnes ça à ton enfant ? » « Ah mais tu fais comme ça ? » « Tu sais qu’il faut faire comme ça… », etc. Et j’imagine qu’être maman doit être éreintant, alors même quand on veut le meilleur pour ses enfants, bah… voilà. Et ça pousse à se demander si l’on est une « mauvaise mère ». Je pense simplement que si on apporte à l’enfant ce qu’il faut pour qu’il soit épanoui, on ne peut pas être une mauvaise mère. C’est pour ça que foutre la pression de tous les côtés, qu’on ait un enfant (et qu’on fasse soit-disant ~mal~ les choses), ou qu’on n’en veuille pas, est la meilleure façon d’avoir des enfants qui n’auront pas toutes les clés pour grandir en toute sérénité.
Voilà, c’est un long pavé, mais il vient du cœur.
Je te souhaite une très bonne continuation, et beaucoup de courage !
Ps : je ne connaissais pas ton blog auparavant, je te découvre avec Hellocoton 🙂
Merci pour ce beau commentaire ! Effectivement, je discutais de l’étude d’Orna Donath avec une amie blogueuse, elle prépare un article (si cela t’intéresse, tu peux la suivre sur son blog philostyle) au sujet du bouquin Regretting Motherhood qui doit sortir d’ici peu, et qui reprend, notamment, les résultats de cette étude. Je ne la connaissais pas en écrivant ce billet (plus viscéral que documenté, je dois avouer), mais maintenant j’ai hâte d’aller me plonger un peu plus dans ses recherches. C’est la magie du web et du monde des blogs, on s’enrichit tellement grâce à ces partages !
j’imagine tout à fait comme cela doit être pesant pour toi au quotidien, ces questionnements constants…J’ai l’impression que le corps des femmes passe dans le domaine public dès que l’on est en âge de concevoir, chacun y va de son grain de sel, de son judicieux conseil, de sa remarque piquante et non dénuée de jugement.
Les ébauches du féminisme se trouvent peut-être là, finalement… Laisser aux femmes le libre arbitre le plus brut : celui de faire ce qu’elles souhaitent de leur corps et de leurs tripes… Vaste débat !
En tous cas, merci d’être passée par là, de m’avoir lue et conseillé d’autres lectures, j’espère te recroiser très bientôt (ainsi que tes pavés, fort agréables à lire 😉 ).
Un jolie texte et une belle conclusion! Tu as raison, le « travail » de la Maman est un travail de l’ombre, que les enfants reconnaissent souvent seulement bien plus tard, mais qui se recommence perpetuellement…
J’ai la chance d’avoir un mari super, qui apres un serieux tirage d’oreille aux enfants les a gentiment pousses a me remercier regulierement, pour tous ces petits riens de tout le temps… Et mine de rien, ca me fait un bien extraordinaire 🙂
C’est tellement important d’avoir quelqu’un qui sait nous comprendre, nous soutenir, nous rassurer ! Et je suis d’accord, il est essentiel de montrer à nos enfants dès tout petit que tout ne se produit pas miraculeusement grâce à l’intervention des lutins noctambules, afin que chacun puisse mettre la main à la pâte à son échelle. Car si nous faisons tout nous-mêmes, ne nous plaignons pas si personne ne s’y met 😉 !
Je suis heureuse que tu puisse trouve ton équilibre avec un mari attentionné, et je te souhaite plein de courage, mais surtout de beaux moments, avec ta petite famille !
Très bel article !! Oui il faut de l’indulgence, de la bienveillance, du temps pour soi…
Je ne peux pas développer davantage mes propos car je dois tirer mon lait et m’attaquer à ma montagne de repassage :-O
Vive les mamans, bravo à elles, et aux autres !
🙂 Je te remercie ! Et plein de courage à toi, nous sommes des Warriors !
Même si je ne suis pas concernée par le sujet à l’heure actuelle, cet article m’a beaucoup touchée… (fait rire aussi, notamment sur les différents types de maman ahah !). J’aime beaucoup ta façon d’écrire, bravo aussi de parler de ce sujet sans tabou. J’imagine qu’il y a autant de types de mères différentes qu’il y a de mères au final. Et je suis bien d’accord avec toi concernant la bienveillance, une clé encore une fois !
Merci pour ton commentaire, venant de quelqu’un qui se dit « non concernée », cela me fait d’autant plus plaisir ! 🙂
Et avant d’oser parler sans tabou, il m’aura fallu beaucoup de larmes, de remise en question, puis le sursaut : nous sommes très certainement nombreuses, isolées dans notre burn out maternel. Il faut donc partager, écrire, pour montrer que l’on peut exprimer son ressenti sans pour autant être jugée, pour rassurer celles qui s’autoflagellent, pour que les hommes prennent conscience du poids que les femmes portent sur leurs épaules (physiologiquement et culturellement).
Désolée journée chargée je n’ai pas encore eu le temps de commenter ton article que j’ai pourtant lu ce matin! Déjà, merci pour cette petite référence! Je crois qu’effectivement on se rejoint sur ce sujet. Il est un temps où l’on est maman avant tout, où l’on n’a pas le temps, ni même l’envie des fois, de penser à nous même. L’idéal ce serait un bouton ‘pause’, juste pour se ressourcer, se sentir de nouveau d’attaque pour un autre round…ça n’existe pas, ou si peu, alors en attendant on serre les dents. Parce que quand même, derrière tout ça, il y a eux, nos petits joyaux. Courage, d’après mon expérience tout ça se tasse quand ils prennent un peu d’âge et d’autonomie…ça viendra, tant que tu penses au fait que tu n’aies pas envie de te perdre au passage, c’est que tu y feras attention. Alors, tu te retrouveras! Avec cette richesse là en plus.
Picou ma bonne étoile ! 🙂 Le bouton pause, je vais essayer de plancher dessus pour déposer un brevet ! 50% des dividendes, ça t’irait ? 😉
Merci de mettre un mot effectivement sur ce sentiment si présent en moi. 2 enfznts depuis 7 mois. Que cest difficile avec en prime le numéro 1 qui est dans sa période terrible two. Espérons que cela passe Car je n’en peux plus. Je rêvais d’être une maman bienveillante, calme, patiente, zen, aimante … je ne suis malheureusement rien de tout ça et ça me rend encore plus triste. À vouloir tout contrôler et tout rendre parfait ( meme si je sais bien que ce n’est pas possible) je me pourris la vie. Je n’arrive pas à être zen et profiter d eux, de moi. Maman a 200% aussi. Pas très soutenu par ami et famille. Le papa comprend mais bosse beaucoup. Sans parler de la charge mentale qui est bien là. Alors oui. Très souvent je regrette d’être maman. Je les aime autant qu’il m’arrive de le détester (surtout numéro 1 qui me pousse souvent à bout). Suis je bien fait pour ça ? Je n’ai pas eu un super modèle de maman alors pas facile pour moi. Aller. On file coucher tout ce petit monde et s’accorder on l’espère une soirée plus calme. Sur ce. Bonne continuation.
Je ressens ou ai ressenti exactement tout ce que tu décris, à un moment ou un autre… Les premiers mois ont été… atroces ! Ma « grande » (qui avait 2 ans et demi à la naissance de sa soeur) a été absolument ingérable, violente, dans la provocation et les hurlements constamment. Je me disais que je n’y arriverais pas, je me décevais à crier, à répondre avec brusquerie, à ne plus la supporter. Et quelle culpabilité ensuite !!! Je pense que pourtant, nous sommes très nombreuses dans ce cas, et que ce que l’on nomme l’ouragan du 2ème enfant comporte son lot de regrets, de peurs, de douleurs.
Si cela peut te rassurer, mon bébé a un peu plus de 10 mois, et la tension s’apaise. Ma grande redevient plus douce, je suis donc moi aussi plus douce et posée, la petite cavale partout et j’ai à nouveau les mains libres. Tout ça pour dire que ça passe, avec le temps. As-tu l’article de Picou en lien ? Il est, je trouve, très rassurant…
Oh moi je regrette souvent d’être maman et en ce moment je me pose la question « mais pourquoi j’ai fait un deuxième? » Tellement tout est compliqué. Mais je sais aussi trouver la réponse dans les sourires de mes enfants (mais soyons honnêtes, pas tout le temps).
Par contre je sais que c’est la situation que je trouve merdique et pas mes enfants eux-mêmes et je sais qu’en vrai je ne les échangerai pour rien au monde. Mais parfois je me plait à penser que je m’enfuis de tout ça. Mais je sais aussi que j’y penserai de moins en moins souvent, ça aide aussi à tenir je crois.
(Parfois je fantasme aussi sur le fait de rayer les voitures qui se gare sur les trottoirs et me forcent à rouler sur la route avec ma poussette . c’est comme ça, il y a plein de vilaines pensées dans ma tête 😉 )
Oh que je te comprends !!! Je me suis vraiment posé la question du pourquoi un deuxième enfant ici et ici …
Car les premières semaines, voir les premiers mois, c’est juste l’enfer sur Terre, l’impression qu’on arrivera JAMAIS à s’occuper des deux à la fois. Mais le temps passe, ils gagnent en autonomie, ça se tasse… Et ça revient !
Et donc pour les voitures, je poussoie, j’ai aussi envie de renverser les poubelles qui stagnent sur les trottoirs directement dans le lit de leur propriétaires.
J’adore ton article (et merci pour le clin d’oeil à mon billet!). J’ai l’impression d’être une maman à 200% en ce moment ! Peu de temps pour moi, pour faire tout et n’importe quoi…et pourtant j’en rêve ! Et oui j’avoue que parfois je laisserais bien mari et enfants pour partir loin, loin… Ton article me donne de la force pour la suite. Et promis, je ne m’oublierai pas 😉
Maman à 200%, épouse à 50% 😉 (entre deux cododos et 3 tétées), et juste nous-mêmes, quand on a le temps ? C’est bien trop peu, mais je suis certaine que la tendance s’inversera au moment où l’on s’y attend le moins… Je garde toujours l’exemple de cette prof de fac que j’adorais, la cinquantaine, qui fumait des clopes en cours en nous parlant France Culture, expos, lectures (et bien éloignées de notre sujet du jour pourtant). Je la regardais et me disais qu’un jour, moi aussi je serai comme elle, un jour je pourrai retrouver des amis pour flâner dans un musée sans être pressée de rentrer, m’assoir dans un bar à vins et refaire le monde ! Comme quoi, tout ne se vit pas dans la vingtaine, la vie suit son cours et nous promet encore beaucoup.
En tous cas, je suis contente que cet article fasse partie des petits coup de pouce qui permettent de tenir le coup, je te souhaite de douces nuits, en attendant de te lire à nouveau très bientôt !
Oui, il est rassurant cet article ! Je crois que l’on passe tous et toutes par ces phases épuisement et de découragement où l’on se pose alors fatalement la question « comment ce serait sans enfant ! »… mais je n’arrive pas à imaginer mon quotidien sans mes loulous tout en rêvant d’une semaine de vacances seule ! Toute l’ambivalence des mamans !
Bonne journée
Virginie
Haha ! Quand je me pose cette question, je me dis que finalement la vie serait tristement banale… Je crois même pouvoir dire que je m’ennuierais très probablement. L’ambivalence, le maître mot de la maternité 😉
J’ai fêté mes 34 ans il y a même pas un mois, je suis en couple depuis bientôt 5 ans et autour de moi les bébés pleuvent. Je ne peux pas appeler une copine et prendre des nouvelles des anciennes sans entendre « P. est enceinte, M. vient d’accoucher, L. attend son premier enfant… » Et puis vient éternellement LA question: « et toi c’est pour quand??? » Suivi bien souvent par « tu as 34 ans maintenant, tu ne devrais pas trop tarder après c’est plus compliqué ».
Personne ne se demande ce que cette(es) question(s) peuvent susciter en moi. Si je n’ai pas encore d’enfant c’est qu’il y a une raison, voire plusieurs. Personne ne se demande si j’en VEUX. Personne ne se demande si je PEUX. Personne ne se demande si je sens que mon couple n’y survivra pas. Personne ne se demande si je sens que j’y survivrai. Personne ne se demande si la personne qui partage ma vie en veut (que ce soit mon cas ou pas). Personne ne se demande si ma peur d’être une mauvaise mère ne surpasse pas mon envie de l’être. Personne ne se demande si j’ai peur de ne jamais l’être. Personne ne se demande si j’ai besoin de vivre ma vie avant de la vouer à ma progéniture.
Ces 6 petits mots « et toi c’est pour quand??? » me font mal comme ils m’angoissent. Le temps passe tellement vite et ils me donnent l’impression que ce sera bientôt trop tard. Ils me font tout remettre en questions: moi, lui, nous…
J’ai toujours rêvé de sentir ce petit être grandir en moi. Mon plan était prêt depuis toute petite: j’en aurai deux, peut être trois. Et puis la vie suit son cours avec ses aléas et change tous les plans qui ont pu être faits.
Risquer de regretter un jour d’être mère ou de ne pas l’avoir été? je n’ai pas encore fait mon choix. Je me dis que j’ai encore le temps et essaie d’oublier la pression mise par la société sur les femmes.
Ton commentaire me touche vraiment, j’y pense souvent et je me dis que j’ai eu la « chance » d’avoir un bébé surprise… Ce qui m’a permis de ne pas me poser toutes ces questions (car me connaissant, je me serais retourné le cerveau des milliers de fois).
J’hésite en tous cas à poser cette question, car effectivement, derrière ces petits mots balancés sur le ton de la plaisanterie, il y a souvent bien des choses qui mériteraient d’être approfondies… Et encore une fois, être mère n’est pas l’évolution inévitable, nous ne sommes pas des Pokemons à ce que je sache!
J’imagine tout à fait la pression que tu dois ressentir, pour l’avoir vu peser sur les épaules de nombreuses autres amies dans ton cas (qui ne veulent ou ne peuvent pas, qui essaient depuis des années, qui ne sont plus sûres de leur couple, etc.). Que te dire, à part de fermer les oreilles, respirer fort, et penser à toi avant tout ! Car un enfant, ce n’est que pour un temps, ce n’est pas un jouet qui nous appartient, ce n’est pas ce qui règlera nos questionnements intimes (quoi que cela augmente de manière exponentielle notre propension au bonheur). Bref, fouttez la paix à ma Mélie !
Faire un enfant est une énorme responsabilité. Comme tu dis ce n’est que pour un temps et dans cet instant il faut lui offrir le bagage nécessaire à la suite de son voyage. Dur dur quand on a le sentiment que le sien n’est pas complet.
J’essaie de prendre tout ça par le rire, comme pour tout (ça me permet surtout de ne pas sauter à la gorge des gens qui pensent bien faire). Mais c’est vrai que voir la déception et la tristesse dans les yeux de mes parents (dont l’entourage connaît la joie d’être grand parent) et dans ceux de ma mamie qui ne cesse de répéter qu’à 92 ans elle ne connaîtra jamais ses petits enfants (le seul « point positif » trouvé à son grand âge c’est que c’est aussitôt dit, aussitôt oublié. Parfois elle me donnerait presque envie de lui mentir quand elle me demande si je sais si c’est une fille ou un garçon juste pour lui offrir quelques minutes ou secondes de bonheur) pique le coeur. Et l’incompréhension de certaines copines déjà mères (pour qui tout à paru être naturel) n’est pas toujours évidente non plus: « mais je ne comprends pas, tu ne veux pas d’enfant? Ou c’est lui? » Le « je ne sais pas » qui me vient en réponse ne fait qu’accentuer cette interrogation qui devient quasi permanente et le mal être qui l’accompagne. Avoir ou ne pas avoir, telle est la question…
ce que je retiens de ton témoignage, c’est que tu parles de ce qu’attendent les autres, pas de ce que tu attends (ou n’attends pas), toi ;-).
Je pense effectivement que faire ce petit plaisir à ta mamie n’est pas si inevisageable que ça, et tu pourrais même te surprendre et avoir la réponse à tes questions…
Mais avant tout, laisse les dire, profite de ta vie, de tes voyages, de ton couple, de ta famille. D’aujourd’hui, ni moins, ni plus !
Merci pour ton texte qui fait du bien. J’ai moi aussi fait souvent le même rêve de prendre ma valise et de partir sur un coup de tête, au dernier moment, pour quelques jours. Pour souffler, et certainement aussi pour que le reste de la maison réalise que ce n’est pas facile… Mais ça fait un moment que je n’y pas pensé. C’est une question de période je pense, et je sais que ça reviendra ! Et tu as raison, cela n’empêche pas d’aimer nos enfants plus que tout !
Oui, il me semble que ces questions sont propres à la toute petite enfance, quand nous croulons sous les couches et que notre dette de sommeil est à son apogée… Heureusement, cela reste des pensées, mais néanmoins, par cet article j’espère en rassurer certaines!