Dans mon Birkin Basket, il y a … des poules, des dindons, des oies…

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From http://blog.fieldguided.com/2010/04/basket-girl.html

 

Ok, si d’aventure vous n’avez pas d’enfants, ou si vos augustes petons n’ont jamais foulé le sol,  ni d’une école maternelle, ni d’une colonie de vacances, il y a de fortes chances que cette guillerette chansonnette ne vous saute pas spontanément aux oreilles. Sinon, elle restera pour la journée, ne me remerciez pas, j’aime partager.

 

Pour les esprits fougueux et curieux, c’est cadeau (Poke @SarahViajera) :

Mais trève de rengaines gallinacées.

 

Reprenons sur un sujet hautement plus sérieux, et surtout glamour en ces temps précocement caniculaires (quoi qu’il semblerait que la pluie ne souhaite s’inviter subtilement cette semaine, remerciez moi encore pour cet éblouissant point météo) : parlons donc IT-BAG (et remercions Lily qui m’a inspirée ce grand fashionable moment). Et qui dit it-bag SS2017 dit évidemment…

Birkin Basket

 

Admire donc :

 

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A Di Crollalanza/REX/Shutterstock

Voilà. The Ultimate Smart Attitude.

 

En bonne élève que je suis, fraichement débarquée au bord de la Méditerranée pour une semaine de farniente (non, je déconne, j’ai des enfants, faut-il le rappeler), je me suis donc précipitée dans une antre à paniers en osier pour acquérir ma version de la bête. Avec des anses en cuir jaune moutarde. Et rien dessus pour le personnaliser moi-même, grâce à mes dispositions créatives inégalables et mon imagination affutée.

Gloussant de bonheur, me vautrant avec délectation dans le matérialisme sans fin de ma pauvre condition de femme manipulée par le marketing, je suis rentrée avec le précieux sous le bras, prête à le dégainer pour la tant attendue virée à la plage. Seule. A pieds. Avec deux gnomes. De pas-encore-un-an et trois ans bien tassés. Laisse moi rire, moi-du-passé, tu me fais rêver…

 

Les attentes

Le jour se lève. L’odeur du café et le chant des oiseaux t’émoustillent, pendant que tu enfiles tes espadrilles compensées et ta blouse brodée en coton organic chinée dans ce petit village, à Minorque, l’été dernier.

Tes enfants dorment dans l’annexe de la suite que tu as réservée, au dernier moment, auprès de cette charmante agence de tourisme en ligne.

En attendant, tu te prélasses sur la terrasse. On frappe à la porte, le room-service t’apporte un plateau rempli à ras bords de fruits frais, de viennoiseries sans gluten, et de feuilles de thé cueillies à la main au printemps dans la région de Darjeeling.

Ton époux travaille, mais tu as ses cartes de crédit à disposition, il ne faudrait pas que ces vacances soient synonyme de frustrations.

Tes admirables petites têtes blondes s’éveillent en chantant, et s’approchent de toi telles de petits anges, en frôlant à peine le sol carrelé de leurs gracieux petits pieds si légers. Elles boivent un verre de lait (sans renverser), et mangent une pomme (parce que c’est si bon et si sucré). Elles font ensuite un puzzle ensemble, en s’entraidant avec patience et amour sororel.

Vers 10h, vous enfilez vos maillots de bains, et revêtez vos blouses en coton immaculé afin de vous rendre à la petite plage de l’hôtel. Juste quelques marches à descendre jusqu’à cette si jolie crique privative. Tu lances dans ton magnifique Birkin Basket un roman, le Courrier International pour ne pas être trop coupée du monde, quelques fruits, une crème solaire, un fouta, vos capelines de paille (que vous êtes charmantes, assorties toutes les trois). Puis vous vous installez sur les transats ombragés qui n’attendaient que vous.

La réalité

Le jour se lève, donc. Le mari, fidèle au poste et courageux, s’enfile un thé et part vaillamment chasser en formation professionnelle. A Antibes, sur le port, on peut faire pire comme destination. D’où ton idée de l’accompagner avec les filles pour la semaine. Quitte à louer une chambre d’hôtel, autant l’amortir et s’y entasser en tribu.

Il fait environ 33 degrés dans la chambre, mais la clim est si tonitruante que tu préfères prendre le risque de mourrir étouffée plutôt que de réveiller sciemment ta progéniture.

Il est 8h20. Un hippopotame déboule de son lit parapluie par un saut périlleux avant.

Number One trépigne sur le canapé « On va à la meeeeeerrrrr Mamaaaaaaaannnnnn ».

Number Two frétille et tombe du canapé. Jusque là, tout va bien.

8h21, tu pressens qu’il faut absolument sortir de cette antre si vous espérez survivre à cette journée sans passer par les urgences (psychiatriques).

8h22, tu sors les maillots de bain de la valise.

8h25, Number One est enfin à portée de main, tu te contorsionnes pour lui enfiler cet espèce de truc élastique, qui s’accroche et s’emmêle (non mais aurait-elle de nouveaux bras qui auraient poussé pendant la nuit ?) glissant sur la crème-solaire-écran-total-spécial-cancer-mais-tant-pis-il-n’y-avait-plus-que-ça-à-la-pharmacie.

8h28, Number Two pleure d’effroi en essayant d’arracher la pellicule de crème que tu as consciencieusement étalée sur ses cuisses. Elle découvre la vie, pauvre enfant, et surtout ses nombreux désagréments. N’oublie pas non plus de lui enfiler son T-shirt anti-UV (trop petit), et son chapeau (ficelé comme un rôti si tu ne souhaites pas le voir voler), et ses lunettes de soleil (comble de barbarie), alors qu’elle te glisse des mains toutes les nanosecondes en se tortillant tel un hareng saur fraichement pêché.

Tu as chaud, tu te débats avec ton propre maillot pour essayer de faire rentrer là ou tu peux les stigmates de cette si épanouissante double maternité. Tu enfiles par dessus un short et des tongs, tu n’as pas froid aux yeux et tu revendiques avec fierté appartenir à la #teampatrickchirac.

Tu regardes ton magnifaïke (ma chérie) panier tressé. Et tu y fourres :

  • le reste du tube de crème solaire écran total poisseux,
  • un autre tube de crème solaire tout neuf mais pas-écran-total-faut-quand-même-pas-exagérer (car la milice enfantine semble avoir perçu que tu tentais vainement de passer outre ce rituel primordial de tartinade familiale),
  • une serviette de bain de l’hôtel (fallait pas nous faire confiance),
  • un maillot de rechange PAR enfant,
  • des lingettes (cancérigènes, bouhhhhh),
  • des couches (pleines de désherbant, bouhhhhh encore),
  • une bouteille d’eau,
  • un vaporisateur d’eau minérale,
  • une brique de jus de pomme (l’eau, c’est surfait),
  • une tasse à bec,
  • des Mini-BN (au chocolat, malin en plein soleil),
  • une tenue de rechange PAR enfant,
  • un tapis de pique-nique Décathlon à carreaux vert et marron (mais pourquoi…),
  • ton smartphone (prions),
  • des lunettes de soleil Prada à ta vue (prions encore),
  • un bouquin (AHAHAHAHAHAHAHAh),
  • du doliprane (tu deviens parano ma pauvre Lucette),
  • des pansements trop beaux avec des animaux aquarésistants (les pansements, pas les animaux),
  • ton porte monnaie (vide),
  • ta CB (à découvert),
  • une farandole de seaux et autres ustensiles à patouille (beaucoup moins beaux que ceux de la boutique d’en bas, ne nous leurrons pas),
  • des tickets de manège (tu pressens déjà que quitter la plage sera une aventure épique, et en mère de famille suffisamment bonne – Poke Winnicott – tu anticipes avec brio),
  • un parasol, prêté par la tenancière de l’hôtel horrifiée de te voir partir si peu chargée.

Là. Ton époustouflant panier pèse environ 32 kg.

Tu mets Number Two en porte-bébé (elle hurle, vous glissez l’une contre l’autre, tu seras donc tartinée d’écran total quoi qu’il advienne, finalement). Tu pries pour que Number One daigne te donner la main. L’autre main portant tant bien que mal le Birkin Basket, le parasol et le tapis Décathlon.

La plage est à 8 min à pieds, selon Mappy. Mais les développeurs ont oublié l’option « à pieds avec enfants »… Et l’option « à pieds avec enfants et des boutiques de souvenirs tous les 3 mètres (et des vendeurs de glace, les sal**ds) ».

C’est parti. Agonie.

Heureusement, arrivés sur la jolie plage de La Gravette, c’est plutôt chouette.

(promis, je vous écris un billet moins cynique une fois que j’aurai dormi 63h d’affilée)

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Bref. Le deuxième jour, j’ai pris mon Eastpack.

 

Et vous, que mettez-vous dans votre sac de plage ? Faites donc frémir mes orteils ensablés !

 

29 réflexions au sujet de « Dans mon Birkin Basket, il y a … des poules, des dindons, des oies… »

  1. Haha en lisant le début de ton article, je me suis dis « mais elle sort d’où pour avoir une vie parfaite réglée au millimètre?! ». Et puis la suite ma confirmait que tu faisais bien partie du commun des mortels 🙂
    Je n’ai pas d’enfants mais j’ai découvert le rock ‘n roll des galinaces lors de mon stage BAFA lol et à la plage je n’amène que le minimum (serviette, smartphone et clés de maison) car j’ai la chance d’habiter à côté ^^

    1. Oh je suis flattée ! 🙂 Merci d’être passée me lire, j’apprécie également ton univers découvert il y a peu… A très bientôt, donc ! 😉

  2. Je ris toujours autant en te lisant! Du bonheur! Pour le moment j’avais… un bon livre, de l’huile de monoi, un baume hydratant, un peu de monnaie… ???????????????? Mais dans quelques jours… Tout va changer ah ah ah ah
    Belle journée !

    1. Oh oui, tout va changer 😉 Avec des épaules plus chargées, mais aussi beaucoup de magnifiques souvenirs à se forger ! Je pense à toi pour cette dernière ligne droite 🙂

  3. Ha ben tu vas rire mais curieusement je n’en ai pas! La dernière fois qu’on a été à la mer j’aivais rien pris.. Même pas une serviette! Excuse-moi, j’étais enceinte jusqu’au cou! :D. Bel article plein d’humour comme toujours! Comme dit la Frauleine en escarpins: « La relève est assuré!! »

    1. Ohhhh arrête Frau Pruno est une de mes idoles, ça me fait vraiment de l’effet ces petits mots doux hehehe !
      En tous cas, tu as bien raison, mais mon naturel angoissé me fait emporter avec moi un véritable bunker, kit de survie, car on ne sait jamais… 😀

  4. Ah oui, la plage avec les enfants, mais aussi la piscine avec les enfants, le resto avec les enfants… un peu tout en fait 😀
    heureusement qu’on oublie tout ça après 😉
    Bonne journée!

  5. mon sac de plage ? 2 sacs ikéa bleu !!!!!!! merci le géant suédois !! et aussi la glacière ( nous tant qu’a se déplacer, on mange sur la plage, on est des fous) Je suis quand même bien contente depuis qu’on est plus obligé de porter un des gnomes ! parce qu’il y a aussi le parasol, of course. et quand il faut passer la dune et qu’ils ont enlevé les caibotis….. allez, bonne chance ! (les maillot anti uv aussi maintenant qu’ils sont grands ils peuvent chopper le cancer rhhoooooo ) non mais on met de la crème hein !!

    1. Ahahaha merci Ikea (encore une fois). Bon, le coup de la glacière, nous n’y sommes pas encore, car même s’il faut les porter, elles sont encore petites et leur endurance ne dépasse bien souvent pas les 45 minutes 😉 de barbotage (la mienne non plus d’ailleurs, entre une qui veut sauter partout, et l’autre, qui tel un lynx, est capable de repérer un mégot à 300m et le mettre à la bouche avant que je n’ai eu le temps de dire Tayot!)
      Et oui, la crèèèème… Le rituel familial. Il faut dire qu’avec mes origines espagnoles, je n’en ressens pas une grande nécessité, mais les 3 autres copilotes de ma vie ont hérité du versant British de la famille, blonds, yeux bleus et peau rose pivoine. Alors là, c’est une autre paire de manche ! Avec ma paranoïa, c’est donc crème + maillot anti Uv top tendance flashy!
      Bises

    1. Haha mais elle t’en prie !
      Alors le livre… Dans la valise, au cas où. Mais c’est vraiment au cas où un cataclysme s’abattrait sur notre planète ! 😀
      Je suis enchantée de savoir que je peux faire sourire quelqu’un le matin, mission accomplie !
      Merci pour ton commentaire, et à très bientôt !
      Bises

  6. Toujours au top ymum! Tu m’as bien fait rire tu égaye souvent mes transports!
    Ça m’a fait penser à mon mari ton histoire.
    « C’est bon chérie tout est dans le sac » à dos moche que je brûlerai bien un jour.
    « Oh mais je comptais prendre ce sac moi… »
    « Mais il est pas pratique! »
    « Oui mais il est joli »
    Donc en général je déballe tout le sac à dos je le mets dans mon tote bag joli mais 4 fois trop petit que je peux plus le porter. Et je remets tout dans le sac à dos… et seb de demander innocemment : »bah on prends pas l’autre sac… »

    1. Hahaha oui le mulet à Tote Bag girly… Ca finit souvent comme ça aussi ! 😉
      En tous cas, tu me vois honorée de voyager avec toi le matin en RER, ça me manquerait presque tiens dis donc (non là je fais la Community manager, faut pas pousser héhéhé)!
      Merci de me lire, et merci pour ton commentaire.
      Bises

  7. JE T’AIME
    Je pleure de rire devant mon PC :-)))
    On a juste eu un avant goût de la plage avec les 2 depuis que N°bis est là; mais ayant déjà connu avec N°1 j’imagine parfaitement la scène … Les 32 kg à trimballer, les boutiques de souvenirs, le parasol, les seaux les pelles …
    Et du coup j’imagine que tu es reparti avec 2-3 kg de plus ? en coquillage et crustacés divers ?
    Je crois qu’il faut définitivement adopter le pratique au détriment du glamour … au moins quelques années encore !
    Remarque il y a toujours LA maman impeccable à tout point de vue sur la plage (maillot nickel, abdos en béton, manucure parfaite et même brushing qui tient (je soupçonne une perruque)) pour te filer des complexes ! c’est surement la même mère qui ne crie jamais sur ses enfants parfaits et ne leur fait que des légumes au tofu bio toute l’année 😉
    En tout cas bienvenue dans la team, je suis sûre qu’on y rigole plus que dans la team des mamans parfaites d’abord 😉

    1. Mais moi aussi JE T’AIME !!!! Et tu sais quoi, je me fais avoir, mais seulement sur le départ. Mon panier est étrangement percé, rien ne survit au chemin du retour, les cailloux vivent leur vie de caillou, et les coquillages ont l’âme bien trop vagabonde pour nous suivre dans nos péripéties !
      Et d’ailleurs, tu sais quoi, la mère parfaite est venue me parler !!!! Elle est Norvégienne mais parle couramment anglais, sa fille n’a pas un T-shirt anti-UV mais une barboteuse bleu ciel et origamis anti-UV, et elle trône en Bugaboo (sur le sable, oui, oui). Perfect-Mummy est mince et en Bikini, mais elle vient te voir parce qu’elle n’a pas de seau ni de pelle, ELLE. Et elle te demande l’air suppliant « Do you come here every morning? ». Mouhahahah je l’ai recroisée dans les rues pavées, elle faisait moins la maline en bugaboo (je suis infâme). Si je la recroise à nouveau, promis, je lui jette un bout de Tofu de ta part, médisante petite chose hahaha !
      Et pour la team, il faut absolument que je l’accroche à tous mes posts de l’été. Tu tiens un hit !

  8. J’adore! #teamPatrickChirac aussi (je me suis pas fait chier ce week end j’ai carrément pris un de ces gros sacs de course en plastique!! Mâgnifaïk comme dirait l’autre). Et pis tu peux pas mieux tomber avec le rock’n’roll des galinacées, notre tube du moment!:!!

    1. Mais tu es overconnectée 😉 Moi je pense que tu as le don d’ubiquité… On ne remerciera jamais assez Virginie pour @teampatrickchirac , et puis concernant les gros sacs, celui d’Ikea serait un it-bag, alors pourquoi ne pas devancer la mode :-D.
      Contente également que tes filles aient des goûts musicaux aussi pertinents que les nôtres !!!

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