Ça craint, c’est dit, c’est officiel…

Je suis accro à Instagram. Et pas qu’un peu, messieurs-mesdames, non non non. De la bonne grosse addiction. De la vraie. De celles qu’on ne réalise qu’en tentative de sevrage.

Parlons en, d’ailleurs, de cette fouttue tentative. De celle qui a suivi le constat.

Téléphones qui filment un concert

Mercredi soir. J’étais tranquillement vautrée sur mon canapé, devant l’épisode d’une énième série Netflix. Sauf que cette série, je la trouve vraiment sympa. On l’a découverte par hasard, la réalisation est chouette, les personnages profonds, les thématiques sous-jacentes plus élaborées que ne le laissait entrevoir le synopsis. Il est tard. Très tard. L’épisode se termine, et je cherche frénétiquement la télécommande pour faire taire le démon avant qu’il n’enchaine insidieusement sur les prochaines 49 min. Et là, tout à coup, je réalise que je n’ai absolument rien retenu de cet épisode en question. Rien.

Suis-je tombée dans une faille spatio-temporelle ? Vous savez, depuis qu’on a réussi à diffuser le cliché d’un trou noir, il n’y a qu’un pas à se croire dans Interstellar. Je regarde autour de moi, pas un bruit, mais je sens un vague et lointain tremblement. je baisse les yeux, et Oh Mon dieu. Mon pouce s’est désolidarisé de ma main, et il scrolle, scrolle, double clique, scrolle, double clique, double clique, scrolle, stop… scrolle, double clique. Mais bordel mon cerveau, lui, ne fait absolument RIEN.

Comprenez mon désarroi : j’assiste en direct à la schyzophrénisation de mes avants bras.

Iphone écran d'accueil notifications social média

Ni une ni deux, je reprends le contrôle, et je tape fébrilement les 6 lettres Breack. Paf je poste, je m’enfuis, j’éteins. Et tant pis pour le C, je pense que mon esprit proche de l’apoplexie avait besoin de cette fichue lettre supplémentaire pour se raccrocher à un certain degré de réalité.

Voilà. Je décide de supprimer Instagram. Et on va voir. On va voir s’il fait toujours le malin mon pouce, demain, après-demain… Et encore après après-demain. Je ferme les yeux. Le monde est loin. Il est sur des serveurs surchauffés et surclimatisés dans les montagnes rocheuses, loin si loin de mon petit projet de lombricompost entre voisins.

Puis le jour se lève. J’ouvre les yeux, je regarde l’heure sur mon téléphone. Je décide de me lever sans imposer à mes yeux fatigués la lueur blafarde de mon écran rétina, excuse matinale quotidienne « non mais tu comprends, ça me réveille mieux le rétroéclairage avant de me faire un thé ». Mouais.

Bon je vous la fais courte : un jour, deux jours passent. Je ne réinstalle pas Instagram. Et là, tu te dis certainement que je ne suis pas si accro que ça, au final. Et puis bordel, pendant les vacances ou les weekends en famille, je n’y pense même pas !

Sauf que là, ce ne sont pas les vacances, je ne suis pas en weekend en famille à Montcuq, ici, ça capte. Et je réalise que le nombre de temps (considérés comme) morts dans ma journée sont considérablement nombreux. Je pose ma fille à la crèche, je cherche mon tel. Je passe devant chez Lidl, je cherche mon tel. Je monte les escaliers, je cherche mon tel. J’ouvre mon ordi, je cherche mon tel.

Application Instagram sur téléphone

Drame. En fait, je réalise que je passe mon temps… à chercher mon tel pour agoniser sur Instagram. Au lieu d’allumer une clope, je VEUX regarder Instagram. Le pire, c’est que ça m’énerve, je n’y vois que peu de choses qui m’intéressent vraiment, mais bordel je VEUX regarder Instagram. Je fais à manger, en attendant que l’eau chauffe, je VEUX regarder Instagram. Je m’assoie 5 min avant de donner le bain à mes gosses : je VEUX regarder Instagram.

Voilà. J’en suis là. 48h, et je passe mon temps à chercher mon téléphone pour regarder Instagram. Je ne pense pas continuer l’expérience plus longtemps, en revanche, je pense la réitérer régulièrement. Et pas que sur les vacances, sur des moments où mon doudou me sera utile. Là d’ailleurs, je VEUX regarder Instagram. Sérieusement…

Donc bref, cette petite immersion dans ma vie d’addict me sera bien utile dans ma reprise d’études… Oui, je les avais déjà reprises, mais jamais terminées. Il me reste un mémoire de Master 1 à finaliser (et un M2 pourquoi pas, si d’aventure je suis acceptée). Et quitte à recommencer un travail de recherche, je pense me pencher sur les thématiques liées à (au hasard hein) l’addiction aux réseaux sociaux. Voilà.

C’était donc la pensée du jour, je vous fais donc coucou, à vous tous par ici ou là, car au final, j’ai tout de même du taf moi 😉 ! (et un mot de passe Instagram à retrouver, gnéééééé).

Et vous : accros ou raisonnés ?

23 réflexions au sujet de « Ça craint, c’est dit, c’est officiel… »

  1. Je peux vite vite y devenir accroc comme toi mais du jour au lendemain arrêter d’y aller complètement (le problème c’est qu’il y a trop de nouveautés à rattraper quand on y retourne, mais au moins pendant ce temps là on vit ????). Par contre quand j’ouvre l’appli c’est quasiment parti pour une heure d’instagram… il y en a qui uti lisent d’autres applis pour limiter le temps d’utilisation par jour, ça peut être une solution intéressante !

  2. Moi je pense que la vraie drogue, c’est ce foutu téléphone. Peu importe ce qu’on regarde dessus finalement… Je me suis rendue compte que la vue de mon téléphone (sans même l’allumer) me faisait exactement le même effet que de voir mon paquet de clope ou même un bureau de tabac quand je fumais : c’était réconfortant, rassurant. Et ça, c’est flippant…

  3. J’en ai fait des aller et retour Instagram.. Et j’y suis revenue. Je suis une accro invétérée et c’est le seul car les autres ne me plaisent pas. Enfin.. un jour, je pense que cela passera non? Sinon on est foutue.. Lol. Gros poutous

  4. Je n’ai gardé Instagram qu’un mois car je n’aimais pas l’effet que l’appli produisait sur moi et parfois, je regrette même d’être passée au smartphone…En même temps, est-ce qu’on arriverait encore à suivre si on n’en avait pas…Je veux dire c’est comme ne pas avoir de portable alors que tout le monde en avait un début 2000…C’était devenu inenvisageable. On en avait besoin pour vivre.

  5. Ton article m’est très inconfortable…parce que je m’y reconnais, même si je ne suis pas sur Instagram. Quel temps perdu à faire défiler du vide! Quelle incapacité désormais à ne pas remplir les vides! Parfois je regrette le temps où je n’étais sur aucun réseau social. J’y suis allée pour le blog, à la base.

    1. « Incapacité à ne pas remplir les vides » c’est tellement ça ! Je me suis d’ailleurs fait la réflexion que sans les réseaux je lirais au bas mot 10 fois plus de bouquins… Je m’y suis mise pour le blog au départ, et finalement on se prend au jeu. Il y a tout de même des études qui ont été menées pour trouver que l’addiction était plus forte si on incitait l’utilisateur à émettre des gestes. Et on scrolle, scrolle, scrolle, parce que des gens ont trouvé que c’était pertinemment additif. Soit. Aller on va s’en sortir !

  6. Moi j’étais contente d’avoir un smartphone pour avoir Instagram. J’ai changé de smartphone car je n’avais plus Instagram… Je n’ai plus le temps pour mon blog mais toujours pour Instagram. Un coup d’œil le matin, un dernier regard le soir… Bref, je suis accro aussi…

      1. Non il n’y a pas que deux coups, ce que je voulais dire cestc que cestc presque la première chose que je fais de ma journée ainsi que la dernière (pipi aussi) et c’est assez inquiétant quand j’y songe. Pourquoi la vie des autres a tant de place dans la mienne ?

  7. Je compatis… vraiment… mais j’aiperais savoir une chose essentielle: c’est quoi cette série que tu regardais ? Non parceque j’ai un problème d’addiction aux séries. …

    1. Ahaha oui j’ai hésité à mettre le nom pour ne pas susciter encore plus d’addiction ;). Wanderlust, étonnamment chouette comme série ! Et puis 6 épisodes ça se dévore sans y penser.

  8. Instagram.. la version moderne du diable, celui qui sait prendre de si beaux atours pour nous convaincre de signer un pacte, avant de nous montrer son vrai visage, celui qui nous rend addicts et pas forcément beaux à voir…mais trop tard, on a signé alors on revient toujours…

      1. Mais exactement ! Je pense qu’on devrait installer des applis qui raisonnent pour nous : on définit un temps puis l’application maudite est bloquée ;). Il me semble que ça existe d’ailleurs…

  9. je suis convaincue que le téléphone portable modifie considérablement le fonctionnement du cerveau. Parce qu’au fond, on le sait bien toutes, qu’on se tape de ce qui passe (en majorité) sur Instagram. Même si il y a des belles découvertes, des amitiés même. Mais c’est l’instrument qui rend dépendant. Le fait d’avoir tout (réveil, achats, journal, jeux, amis) dans un petit appareil de 7 sur 16, toujours dans la page.
    Le portable, c’est le diable. Et le diable, on lutte contre à vie !

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